V. Peillon a annoncé le 7 novembre une augmentation exceptionnelle du nombre d’inscrits aux nouveaux concours 2014. Nous aurions tous souhaité qu’il en soit ainsi mais il nous semble qu’il est nécessaire de regarder ces chiffres de manière objective. En effet, après avoir déclaré en juillet que « grâce à un niveau d’inscription et de participation record aux épreuves, les jurys ont pu prononcer 14 602 admissibilités pour le second degré (sur 35733 candidats présents) », le ministère nous a annoncé récemment qu’en raison des doubles inscriptions, il n’y a en réalité que 10280 admissibles pour 10750 postes ouverts soit déjà 470 postes perdus à la session 2014 exceptionnelle ce qui prouve que la crise de recrutement n’est pas surmontée dans le second degré et dans certaines académies en difficultés dans le primaire. Il est fort probable qu’il en soit de même pour cette session, bon nombre des candidats déjà admissibles au concours 2014 exceptionnel s’étant également inscrits aux nouveaux concours 2014 pour augmenter leurs chances de réussite.
En période de vote du budget, il est urgent que les parlementaires puissent connaître les chiffres réels donc pondérés des doubles inscriptions permettant une interprétation fiable de l’évolution du vivier de candidats.
Pour nos syndicats, toute hausse du nombre d’inscrits aux concours constitue un signal positif qui doit permettre d’augmenter le nombre de places aux concours et se traduire par de nouvelles créations de postes dans les établissements et les écoles. Il faut également mettre en œuvre des mesures pour lutter contre les difficultés de recrutement de certaines disciplines et certaines académies. La mise en place des EAP, première reconnaissance de la crise de recrutement, ne suffit pas, d’autant plus que le dispositif EAP n’est pas adapté, les difficultés du ministère à les recruter en sont la preuve. De plus, la mise en place dans la précipitation des ESPE qui se trouvent en difficulté pour améliorer la formation des enseignants et CPE, inquiète les étudiants au lieu de les rassurer.
Le budget doit prévoir le financement de pré-recrutements (comme le préconise le récent rapport de l’inspection général), le rétablissement immédiat des aides aux candidats se présentant aux concours, une augmentation du budget des universités et des ESPE pour y former plus et mieux d’étudiants. Cela nécessite également la revalorisation des salaires. Sans une politique très ambitieuse pour rendre attractifs les métiers dès le budget 2014, le risque d’une pénurie d’enseignants titulaires entraînant des classes sans enseignant à la rentrée 2014 est immense.
Pour le SNES-FSU, Frédérique Rolet
Pour le SNUipp-FSU, Sébastien Sihr
Pour le SNEP-FSU, Serge Chabrol
Pour le SNUEP-FSU, Jérôme Dammerey
Pour le SNESUP-FSU, Claudine Kahane